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A la rentrée des classes, pourquoi continuer à désinfecter les surfaces?

Le protocole sanitaire à la rentrée, continue d'imposer la désinfection fréquente. Les consignes du gouvernement, en plus des gestes barrière habituels, sont toujours de désinfecter le plus souvent possible les surfaces de contact. On sait maintenant que, majoritairement, la contagion au Coronavirus se fait par voie aérienne. Alors pourquoi les maintenir ?

À cette époque où SARS-CoV-2 était encore nimbé de mystère, les conseils se sont succédés dans ce sens. Le lavage systématique des mains bien sûr, mais aussi l’élimination du virus de tous les endroits où il pourrait aller se nicher. Cela a inclus, pour certains Français, jusqu’aux sacs de courses, laissés parfois 24 heures à l’extérieur pour avoir la certitude que le virus n’y a pas fait de vieux os...

Seulement voilà, avec l’avancée des recherches sur le Covid, la compréhension de la transmission a elle aussi largement progressé. En 2021, à mesure qu’il devenait clair que la transmission du virus était avant tout aérienne, l’hypothèse de la transmission indirecte via une surface touchée par un malade n’a cessé de reculer.

Les chercheurs ont remis en cause la durée de vie du virus à l’extérieur, car elle peut être considérablement raccourcie par l’ensoleillement ou la température.

Protocole sanitaire dans les établissements scolaires à la rentrée 2022

Pour la rentrée scolaire 2022,c'est le socle, c'est-à-dire le niveau minimal du protocole sanitaire, qui s'appliquera dans les établissements scolaires. Le protocole sanitaire prévu pour les établissements scolaires dévoilé le 18 juillet 2022 repose sur un enseignement en présentiel, tout en limitant la circulation du virus au sein des écoles et des établissements scolaires. Il est en cohérence avec les règles applicables en dehors du milieu scolaire.

Le nouveau protocole prévoit un socle et 3 niveaux de mesures qui seront appliqués en fonction de la situation épidémique du pays :

Pour les niveaux 2 et 3 il sera impératif de désinfecter les surfaces les plus fréquemment touchées une fois par jour et les tables du réfectoire après chaque service.

Au bureau, les consignes sont à peu de choses les mêmes. “Nettoyage fréquent des surfaces et des objets qui sont fréquemment touchés : par un produit actif sur le virus SARS-CoV-2 afin de garantir la désinfection”. Des désinfectants qui, dans certains cas, peuvent d’ailleurs contenir des agents polluants pour l’environnement.

Impossible à reproduire par l’expérimentation

Pourquoi afficher un tel impératif quand son effet est, au mieux, anecdotique, au pire une pollution supplémentaire? La question se pose ailleurs qu’en France également, comme l’expliquait dans un article récemment paru dans Nature : aux États-Unis également, la désinfection systématique fait toujours partie des réflexes.

La contamination par les surfaces n’est jamais totalement exclue

Le problème est qu’on ne peut pas totalement exclure la transmission par surface. Certes, il n’y a plus aucun doute quant à la primauté de la transmission par aérosol, mais les données “sont théoriques”. Reproduire dans les conditions du réel, avec ce que cela comporte comme perturbations extérieures, et non plus dans un laboratoire, la transmission via une surface est extrêmement complexe.

Des recherches supplémentaires nécessaires

Il y a en conséquence toujours un léger doute. Durant l’été 2021, une analyse à l’échelle d’une ville brésilienne, toujours dans la revue Nature, concluait catégoriquement que les contaminations de surface n’avaient joué aucun rôle dans la transmission de la pandémie. Mais l’étude se conclut par une mise en garde “des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre le rôle de la contamination de surface dans la transmission du Covid”. Parce que sur ce sujet, le langage des chercheurs reste prudent.

En finir avec le XXe siècle

Les autorités, en conséquence,ne veulent pas prendre le risque d’un changement de politique sanitaire. “Lespolitiques ne veulent pas avoir l’air de virevolter au gré des études” analyseAntoine Flahault, or “beaucoup de scientifiques ont été en faveur du nettoyagedes surfaces”. Cela ressemblerait donc à un retour en arrière des pouvoirspublics. Et pour l’épidémiologiste, c’est même bien plus que cela.

“Au XIXe siècle, on pensaitque l’air porteur de mauvaises odeur était porteur de maladie : c’était lathéorie des miasmes morbides. Au XXe siècle, elle a été remplacée par l’hygiènedes surfaces” explique-t-il. Une théorie moderne justifiée par bien des épidémies: Ebola, par exemple, se transmet largement par le contact direct de cadavrescontaminés. Mais le Covid-19 imposerait, paradoxalement, que l’on se détachedes surfaces pour en revenir à l’air.

“Ce n’est plus la théorie des miasmes morbides, bien sûr, mais celle des aérosols”, précise le chercheur. Une théorie, basée sur des centaines de recherches, qui fait de l’air dans les endroits fermés le principal élément contaminant. Accepter pleinement cette théorie, c’est porter les efforts sur l’assainissement de l’air. Et non plus sur le lavage des surfaces.

 

Source : https://www.huffingtonpost.fr/science/video/contre-le-covid-pourquoi-continuer-a-desinfecter-les-surfaces_192234.html

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