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Toutes les possibilités de contamination passées au crible

Présence et viabilité du coronavirus SARS-CoV-2 dans l’air et sur les surfaces, situations propices à son accumulation, lutte contre sa propagation… Focus sur les toutes les possibilités de transmissions

Stop Covid19

Les possibilités de contaminations sont multiples

Présence et viabilité du coronavirus SARS-CoV-2 dans l’air et sur les surfaces, situations propices à son accumulation, lutte contre sa propagation… Focus sur les possibilités de transmission pour mieux les éviter.

Deux vecteurs de contamination

Inconnu il y a deux ans, le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la pathologie infectieuse respiratoire Covid-19 (pour CoronaVIrus Disease2019), est désormais mieux compris.

Il est maintenant établi qu’il se retrouve principalement dans les sécrétions nasales ou orales. Celles-ci sont excrétées dans l’air lorsque l’on parle, tousse, éternue ou simplement respire, sous forme de :

• gouttelettes (dont la taille va de 1 µm à 1 mm), qui vont se déposer par gravité au sol ou sur des surfaces à courte distance (moins de 2 mètres) ;

• aérosols, autrement dit des particules bien plus fines (quelques millièmes de µm à 100 µm), pouvant être transportés dans l’air au-delà de 2 mètres. Contrairement aux gouttelettes plus grosses, les aérosols sont capables de rester en suspension plusieurs minutes – voire plusieurs dizaines de minutes, et même indéfiniment, pour les plus fines, après évaporation dans un environnement clos avec un air stagnant.

Selon qu’elles sont sous forme de gouttelettes ou d’aérosols, elles se transmettent plus ou moins loin lorsqu’une personne malade parle, respire, tousse.

Soulignons qu’il n’existe pas de frontière nette entre gouttelettes et aérosols : entre 1 à 100 µm, en particulier, les gouttelettes peuvent avoir des comportements relevant d’un mode et/ou de l’autre, en fonction des conditions.

Quatre voies de transmission

Gouttelettes et aérosols émis par une personne malade sont les deux premiers vecteurs dont disposent les virus respiratoires pour contaminer une autre personne. Les premières peuvent gagner ses voies respiratoires, sa bouche ou ses yeux si la distance est inférieure à deux mètres ; les seconds peuvent atteindre ses voies respiratoires, y compris à une distance supérieure à deux mètres.

La contamination peut également se faire par contact physique, une fois que les gouttelettes et aérosols contenant des particules virales se sont déposés sur une surface. Le contact peut être direct : par exemple lorsqu’une personne contaminée après avoir toussé dans sa main ou s’être mouchée serre la main d’une autre personne, laquelle va ensuite porter ses mains à son visage.

Il peut encore être indirect, via une surface contaminée (ou« fomite », soit un vecteur passif de transmission de maladie) : notamment lorsque l’on touche une poignée de porte contaminée, puis que l’on porte, là encore, sa main à son visage. Dans le New England Journal of medecine, à la mi-mars 2020, des chercheurs ont démontré que le Covid-19 perdurait quatre heures sur le cuivre et le métal, 24 heures sur du carton, trois jours sur du plastique, quatre jours sur le bois et l'acier, cinq jours sur du verre. De facto, les poignées de portes, les plans de travail et autres livres peuvent donc présenter des traces du virus. Tous les objets potentiellement porteurs de germes posent des problèmes en matière d'hygiène dans la gestion du coronavirus.

Les particules virales excrétées dans l’airpeuvent atteindre de quatre façons différentes un nouvel hôte.

La transmission à distance confirmée

La transmission à distance a fait l’objet de nombreuses études et hypothèses récemment passées en revue par l’ Anses dans une bibliographie. Cet état des connaissances montre qu’il existe un solide faisceau d’arguments en faveur de la réalité de cette voie de transmission par des aérosols chargés de particules infectieuses.

La transmission du virus chez l’humain apparaît également possible. Elle a notamment été signalée entre personnes placées en quarantaine dans des chambres d’hôtel adjacentes, suggérant une diffusion par le système de climatisation. Le génome du virus a d’ailleurs été détecté dans les filtres de centrales de traitement de l’air (CTA) et conduits d’aération d’hôpitaux où se trouvaient des patients atteints du Covid-19.

Densité d’occupation et durée augmentent le risque

Il est pour l’instant encore impossible de déterminer la part respective de chaque voie de contamination. Ce qui est établi, c’est que dans un environnement clos et mal aéré et/ou ventilé où se tiennent un ou plusieurs individus contaminés, la quantité de particules virales va s’accumuler jusqu’à atteindre des concentrations suffisantes pour infecter d’autres individus.

Le SARS-CoV-2 peut subsister dans l’air jusqu’à 3 heures, tout en perdant la moitié de son activité au bout d’une heure environ – ceci en condition expérimentale à 65 % d’humidité relative et à 21-23 °C, ce qui correspond à une ambiance intérieure d’hiver, voire de mi-saison. Faibles températures et humidités relatives extrêmes (inférieure à 40 % ou supérieure à 85 %) lui permettent de persister plus longtemps.

Limiter la présence virale dans l’air

Pour prévenir les risques de contamination, le port du masque combiné à une ventilation ou aération optimale doit permettre de diminuer la présence du virus dans l’air.

Pour savoir quand il convient de renouveler l’air d’une pièce, la concentration en dioxyde de carbone (CO2) est un bon indicateur. LeHaut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande un seuil de 800 ppmau-delà duquel aération ou ventilation est nécessaire.

Mais s’il est difficile d’assurer un renouvellement de l’air permettant d’atteindre ces seuils, comment tout de même réduire la présence du virus dans l’air ?

L'Organisation mondiale de la Santé écrit que "les personnes porteuses du virus peuvent laisser des gouttelettes infectieuses lorsqu'elles éternuent, toussent ou touchent des objets ou des surfaces, comme les tables, les poignées de porte et les rampes".

Si la transmission par voie cutanée est totalement exclue, on peut néanmoins être infecté par le virus en se touchant les yeux, le nez ou la bouche après avoir touché ces surfaces contaminées et avant de s'être lavé les mains, selon l'OMS. Le virus pourrait, "dans certaines conditions, rester infectieux jusqu'à quelques heures sur une surface contaminée" ou même"survivre, sous forme de traces, plusieurs jours".

Le maintien des mesures barrières (incluant la distanciation physique, le lavage des mains et le nettoyage des sols, surfaces et objets) reste des leviers de prévention primordiaux.

Matteo Redaelli, coordinateur scientifique dans l’unité d’évaluation des risques liés à l’air dirigé par Valérie Pernelet-Joly, aégalement contribué à cet article.

Source :https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-01-11/covid-19-voici-comment-se-proteger-simplement-de-la-transmission-aerienne-du-virus-12226e33-ae1d-4fbe-9857-b7b82430a955

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